dimanche 21 février 2016

Anne Giffon-Selle prend la tête du 19

Co?ncidence de bon augure : la nouvelle directrice du 19, le Centre régional d'art contemporain de Montbéliard (Crac), prend officiellement son poste le 7 mars, veille de la Journée de la femme. L'intéressée en sourit. Ravie de constater, également, que, dans ce milieu où les artistes hommes prennent souvent Nike Tn encore le pas sur leurs cons?urs, l'immense majorité des directions régionales des musées et centres d'art, se conjugue au féminin.

Cela posé, l'établissement montbéliardais, créé voilà plus de vingt ans et qui n'a connu qu'un précédent directeur, Philippe Cyroulnik, parti en retraite (ci-contre), n'a lui jamais pratiqué une quelconque discrimination.

M?les en déroute

Après le lancement d'un concours puis l'audition des candidats par les différents tutelles et financeurs, Anne Giffon-Selle, 54 ans, mariée, a donc été choisie par un jury pour présider aux destinées du 19, désignation usuelle, à cause de son emplacement au 19 rue des Alliés, du Crac. Cette historienne d'art, souriante et posée, a été successivement directrice de l'Espace arts plastiques de Vénissieux dans l'agglomération lyonnaise puis du CAC de Saint-Fons. Elle y a, notamment, conduit des politiques de diffusion artistique dans l'espace urbain. Qui ont donc engagé une participation des habitants.

Des initiatives qu'elle entend bien développer ici. ? J'ai dirigé des lieux dans des environnements très populaires, comme ici ?, explique celle qui se définit comme ? une transmetteuse ?. ? D'ailleurs, à Montbéliard, cela fait partie de ce que je considère comme les attraits du poste ? Sur les prochaines expositions, en lien avec la programmation, elle compte ainsi imaginer des ateliers en Tn Requin direction des adultes et des familles (NDLR : ceux pour les enfants et scolaires sont déjà très développés), tout en demandant au public de participer.

Un exemple concret ? La directrice mettra en scène, en octobre, juste après Beaubourg d'ailleurs, une exposition consacrée à un de ses (nombreux) centres d'intérêt, la Beat generation, qui recoupe la culture underground de c?te ouest américaine dans les années 50 et 60. Des ateliers, mais aussi un travail participatif à l'intérieur même du 19 et des soirées blabbermouths night (la nuit des grandes gueules, les réunions protestataires et poétiques des beatniks) devraient avoir lieu. ? dimension clairement historique, cette installation sera précédée, début juin, par la première exposition montée de toutes pièces par la nouvelle directrice Nike Tn Requin et qui n'a rien à voir : baptisée ? P?le m?le ?, elle propose, entre écriture, vidéos, thé?tre et chorégraphies, les tribulations d'un duo (Tom Castinel et Antonin Horquin). Des hommes un peu losers. ? C'est une première un peu irrévérencieuse ?, sourit Anne Giffon-Selle. ? J'aime les contrastes ?

L'axe Strasbourg-Dijon

La directrice, qui souhaite ouvrir l'établissement, toujours en entrée libre, à tous les publics, aimerait également développer des collaborations avec tout l'axe Strasbourg-Dijon mais surtout avec les autres institutions de Montbéliard. ? Je viens de visiter le musée Beurnier-Rossel ?, raconte-elle. ? Ce qui renforce mon désir de mêler, dans les expositions, art contemporain et anthropologie, de le relier à des pratiques sociales. Plus généralement, ici, l'histoire, ouvrière et urbaine est prégnante : c'est beau de pouvoir s'inscrire dans cette lignée, mais aussi dans un territoire ?



 

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